Travaux de recherche

De la protection à l’autonomie : accompagner le processus de "Leaving care" en Suisse romande

Projet d'innovation sociale

Déposé dans le cadre du cycle d’innovation 2024-2025 : « Le bien-être des enfants, des jeunes et des familles en ligne de mire », le projet vise à trouver des pistes pour améliorer la situation des jeunes au sortir de leur placement institutionnel ou familial.

Problématique

Les jeunes placés en foyer ou en famille d’accueil par les instances de protection se trouvent confrontés à des défis importants lors du passage à la majorité. Selon les informations et constats des cantons romands et du Centre de Compétences Leaving Care, les soutiens prévus dans le cadre de l’aide à l’enfance et à la jeunesse s’arrêtent souvent à 18 ans. Bien qu’il existe des possibilités légales de prolongation de certaines mesures au-delà de la majorité, le retour en arrière n’est plus possible lorsque la mesure se termine. Les jeunes sont ainsi confrontés simultanément à d’importants défis : logement et gestion du quotidien, gestion administrative et financière, formation et insertion professionnelle, droits et devoirs citoyens, etc. Les personnes de référence ou de contact du domaine professionnel changent également dans différents domaines (social, santé, pénal, etc.) et les liens de confiance doivent être recréés.

Souvent peu préparés à affronter conjointement ces différents défis au moment du passage à la majorité, les jeunes sortant d’un placement (Care Leavers) se retrouvent isolés et courent un risque accru de vivre un moment de rupture sociale, professionnelle ou de formation. Des solutions doivent être trouvées pour que ce passage à la majorité se fasse de manière plus progressive et avec l’accompagnement nécessaire de la part des collectivités publiques.

Processus

L’association innovation sociale gère le processus d’Innovation Booster financé par le fonds Innosuisse pour les domaines du social et de la santé. Les idées de projet portant sur la thématique du « bien-être des enfants, des jeunes et des familles en ligne de mire » ont été déposées jusqu’au 15 mai 2024, dans la foulée de la journée de lancement qui s’est déroulée le 2 mai 2024 à Olten avec toutes les parties prenantes intéressées.

Après avoir passé la rampe du premier tri des idées retenues, le projet déposé par l’OLEJ est actuellement en phase d’idéation et de découverte jusqu’en septembre 2024. Cette phase permet tout d’abord de constituer l’équipe de projet en regroupant des actrices et acteurs du domaine de la recherche, de la pratique et des personnes concernées. Ensemble, il s’agira ensuite de clarifier et d’analyser les défis ou problèmes qui se posent dans la pratique et de définir la solution innovante à tester dans la phase de projet qui se déroulera – s’il est retenu – d’octobre 2024 à mars 2025.

Protection de l'enfant dans les séparations parentales conflictuelles

Etude exploratoire dans les cantons romands

Construite dans une démarche méthodologique mixte, combinant revue de littérature, analyse documentaire des dispositifs cantonaux et entretiens semi-directifs avec des acteur·rice·s clés du domaine de la protection de l’enfance au sein des cantons romands, cette étude propose un éclairage sur l’exécution des mandats de protection prononcés dans le cadre de séparations parentales conflictuelles en Suisse romande.

L’objectif est double: d’une part, dresser un état des lieux des dispositifs cantonaux en place et, d’autre part, saisir et identifier les besoins des services afin de dégager des pistes d’amélioration et de renforcement des pratiques en adéquation avec les droits de l’enfant.

Ce travail décrit la diversité des dispositifs cantonaux et leurs spécificités en mettant l’accent sur les projets pilotes en cours dans plusieurs cantons en vue de développer une approche préventive et de réduire la judiciarisation des conflits parentaux. En se détachant d’une comparaison intercantonale pour privilégier une lecture des professionnel∙le∙s transversale aux différents cantons, il met également en exergue les défis et les difficultés que posent les situations de conflits sévères. Dans ce cadre, la prise en compte du point de vue de l’enfant, l’identification de la violence domestique et le questionnement quant à la pertinence et aux modalités de maintien du lien entre un enfant et un parent auteur de violence apparaissent comme les défis actuels.

En conclusion, le rapport propose une synthèse des besoins identifiés et énonce des pistes de développement pour y répondre, de deux ordres: des propositions d’outils, de formations et d’espaces d’échanges à l’attention des professionnel·le·s d’une part, et des suggestions de domaines d’approfondissement des connaissances d’autre part. Ces pistes de développement ont été discutées avec les responsables cantonaux des instances chargées de l’exécution des mandats de protection prononcés dans le cadre de séparations parentales. Les résultats de ces discussions sont consignés dans une annexe du présent rapport.

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