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Droits de l'enfant

La promotion et la mise en œuvre des droits de l’enfant dans les politiques publiques constituent la ligne directrice et la finalité des travaux de l’Observatoire.

La Convention relative aux droits de l’enfant est un accord international signé et ratifié par la Suisse en 1997. Composé de 54 articles, ce texte définit qui sont les enfants, quels sont leurs droits et quelles sont les responsabilités étatiques à leur égard. Ci-après nous présentons la Convention ainsi que ses protocoles facultatifs, le Comité des droits de l’enfant ainsi que le processus et les documents permettant de vérifier de l’application de ces droits en Suisse.

La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) de l’Organisation des Nations Unies constitue une synthèse des droits humains adaptée à tous les aspects de la vie d’un enfant jusqu’à sa majorité. Elle reconnaît les enfants comme des personnes à part entière, sujets de droit, tout en tenant compte de leur besoin particulier de protection. Elle garantit notamment le principe fondamental de l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit guider toutes les mesures qui le concernent, le droit à la vie et au développement personnel, le droit à l’égalité de traitement et le droit d’expression et de participation. Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989, elle a été ratifiée par la Suisse le 24 février 1997 et est entrée en vigueur pour elle le 26 mars 1997.

 La Convention est complétée par trois protocoles facultatifs:

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a pour rôle de suivre l’avancée de la mise en œuvre des droits de l’enfant par les Etats parties, c’est-à-dire ceux qui ont signé et ratifié la Convention. Ce comité international, composé de 18 expert·e·s indépendant·e·s en matière de droits de l’enfant, siège à Genève et se réunit lors de trois sessions par année.

Outre le suivi des Etats parties, le Comité rédige des Observations générales, sorte d’avis juridiques facilitant l’interprétation de la Convention. Les dernières Observations portent sur le système de justice juvénile (2019), l’environnement numérique (2021) et le changement climatique (2023).

La Suisse doit soumettre des rapports périodiques au Comité des droits de l’enfant de l’ONU, lequel fait office d’organe de contrôle. L’établissement des rapports périodiques sur les mesures prises par la Suisse pour s’acquitter de ses obligations relève de la compétence de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Outre le rapport du Gouvernement, un rapport des ONG est produit et coordonné par le Réseau suisse des droits de l’enfant ainsi que, plus récemment, un rapport des enfants et des jeunes.

Les deux premiers protocoles facultatifs prévoient également un mécanisme de surveillance sous la forme de rapports périodiques. Le troisième protocole facultatif complète ce mécanisme par une procédure de présentation de communications.

Dans un deuxième temps, le Comité des droits de l’enfant fait part à la Suisse de ses recommandations, lesquelles se basent sur l’étude approfondie des différents rapports et de l’audition des responsables de la mise en œuvre sur le plan fédéral et cantonal.

La situation des droits de l’enfant en Suisse a été examinée à trois reprises. Le dernier cycle s’est déroulé entre 2019 et 2021 et les observations finales et recommandations du Comité des droits de l’enfant datent du 22 octobre 2021. Au total 140 recommandations sont adressées à la Suisse et portent sur la mise en œuvre de la Convention des droits de l’enfant et des deux premiers protocoles facultatifs.

L’Office fédéral des assurances sociales est chargé de la coordination concernant le tri, la priorisation et l’attribution des recommandations aux différents niveaux étatiques selon les compétences respectives.

La répartition complexe des compétences dans le système fédéraliste suisse rend difficile une vue d’ensemble objective et cohérente de la mise en œuvre des différents droits de l’enfant. Il n’existe à ce jour pas de recherche ni d’enquête globale et régulière permettant de fournir des données fiables et consolidées sur l’ensemble des droits de l’enfant et couvrant l’entier de la Suisse.

Un bilan de la mise en œuvre en Suisse de l’art 12 CDE réalisé en 2020 montre cependant que le droit de l’enfant d’être entendu doit être compris de manière plus globale. Etabli en réponse au postulat 14.3382 de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-N), ce rapport examine si ce droit est respecté en Suisse et si des améliorations doivent être prévues. Dans ce cadre, le Centre suisse de compétences pour les droits humains (CSDH) – centre aujourd’hui remplacé par une institution nationale des droits de l’homme (INDH) – met en évidence la nécessité de mieux comprendre la portée de cet article qui «ne se réduit pas à l’audition de l’enfant dans les procédures le concernant, mais englobe plusieurs formes de participation de l’enfant, entre autres le droit à l’information, à la présence, à la libre formation et expression de son opinion et à la prise en compte de celle-ci ainsi que le droit à un représentant.»

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